Si le silence un jour


Si le silence un jour travaillé de ta venue proche

Cessait de s’épaissir

S’il craquelait comme de la glace

A la fin de l’hiver

Il faudrait bien y croire

Accepter la possibilité d’une histoire

Si tu ne disais rien je t’entendrais

Venir dans la verdeur solaire

et si tu murmurais

Je lirais sur tes lèvres

Un jour trahison suprême

Une voix claquant dans l’air

Se ferait passer pour ton rire

Un coq de combat refermant la nuit

Me saisirait

J’aurais froid dans les ombres et pourtant

Quelque chose me pousserait vers toi

Si tu ne bougeais pas je sentirais l’air

Autour de ton corps et si

Tu n’avais ni chaud ni froid

Je te rejoindrais dans cet entre-deux

Je te rejoindrais aux frontières

de la gravité je te rejoindrais

Là juste où tu dois vivre

Et je t’attendrais

Je serais calme et composé

Tranquille comme il faut l’être

Le moment serait venu de grandir

Si je savais te reconnaître

Me serait donné la chance de renaître

Et te sculpter dans le silence

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