Un extrait de la première des cinq méditations, de l’écrivain et peintre franco-chinois François Cheng :
« En ces temps de misères omniprésentes, de violences aveugles, de catastrophes naturelles ou écologiques, parler de la beauté pourra paraître incongru, inconvenant, voire provocateur. Presque un scandale. Mais en raison de cela même, on voit bien qu »à l »opposé du mal, la beauté se situe bien à l’autre bout d’une réalité à laquelle nous avons à faire face. Je suis persuadé que nous avons pour tâche urgente, et permanente, de dévisager ces deux mystères qui constituent les deux extrémités de l’univers vivant : d’un côté le mal, de l’autre la beauté.
Le mal, on sait ce que c’est , surtout celui que l’homme inflige à l’homme. (…) Il y a là un mystère qui hante nos consciences , y causant une blessure apparemment inguérissable. La beauté, on sait aussi ce que c’est. Pour peu qu’on y songe cependant, on ne manque pas d’être frappé d’étonnement : l’univers n’est pas obligé d’être beau, et pourtant, il est beau.
chez Albin Michel