La petite fille aux mandarines


Dimanche 11 janvier 2015 – Juchée sur les épaules de son père, la petite fille aux joues maquillées de bleu-blanc-rouge épluche une mandarine, et l’odeur s’en répand sur les deux millions de personnes rassemblées.

Des marseillaises éclatent. Un groupe de jeunes escalade la colonne de Juillet.

Quel souvenir gardera t-elle de cet après-midi? Se souviendra t-elle des chants, de la foule à perte de vue, des drapeaux agités dans l’air? Conservera t-elle l’image des puissants de ce monde passant dans leur camion blindé, ou la poésie de cette multitude colorée, sans haine, force vive et compacte faisant corps avec l’être même de la ville comme si la Seine était sortie de son lit et s’était transformée en ce peuple  fier, serein, pétillant et drôle?

Avec le recul, pour moi, c’est l’odeur des mandarines et ses yeux de petite fille.

 

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