Pourquoi la poésie africaine n’est-elle pas invitée au festival d’Avignon cette année? Mystère.
Il faut se gorger de poésie, l’aimer comme on respire, ou comme on jette un défi.
Un défi à la banalité. A la résignation. A tout ce que vous voudrez.
C’est une exigence folle, un étonnement constant.
Car la poésie n’est pas chère, mais elle n’est jamais gratuite.
Hommage aux Oiseaux Rares (Les Oiseaux Rares), magnifique librairie du quartier Croulebarbe où vibrent les mots, les idées, où l’on peut entendre parfois des auteurs lire des extraits de romans, de poèmes, où l’on trouve, posé parmi tant de trésors, un recueil de Nimrod.
« J’aurais un royaume en bois flottés » (nrf Poésie/Gallimard) contient d’inestimables pépites, comme celle-ci, rude et contemporaine :
« Ils les frappent avec des tuyaux d’arrosage
Ils les frappent avec des tuyaux en latex
Ils les frappent sous le soleil de midi
Ils les frappent en double salto »
ou bien :
« J’ai souvenir de cet éléphant qui s’éloigna
Comme se déploie
Le dédain »
Ainsi nous frappe la vie, et nous nous déployons en salto, comme ces étudiants tchadiens maltraités par la police. Après, ce qui revient, c’est encore la vie. Mais une vie plus brillante, plus dense, plus rauque. Un écart. Ce qu’elle nous propose? Naître à la poésie. Jour après jour.
Merci merci et merci. La poésie, un art pour transcender la vie !
Sur le prochain semestre, la programmation du Palais de Tokyo se fait sur la base des Vers Dorés de G. de Nerval. Sublime..
» Homme, libre penseur ! te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose ? »
pour le début du poème et pour finir par ces trois vers de folie :
» Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s’accroit sous l’écorce des pierres ! »
de quoi voir le monde dans toute sa plénitude,
et s’évader.
Merci l’Ami, encore des moments à partager.
MJ
Merci de me rappeler ces magnifiques vers de Nerval, cela me donne envie de relire tout le reste!