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Le pouvoir propre


Juste après la peur, se pose la question du pouvoir.

Alain Cayrol fut notre professeur de magie. Son enseignement a changé le cours de ma vie.

Mon autre professeur, Nicole de Chancey, dont j’évoque la mémoire dans une chronique republiée ce matin, fut la première à nous poser cette question simple, et très puissante : « qu’est-ce qui vous donne du pouvoir » ?

Question jamais abordée sous cet angle ici. Or je crois profondément que la France ne pourra guérir que si chacun d’entre nous prend, individuellement, le chemin de la guérison.

Il y eut bien l’interrogation, lancée après les attentats du 15 novembre : « comment retrouver du pouvoir sur nos vies ». Mais le pouvoir propre ? C’est-à-dire le pouvoir naissant, tel qu’il émerge et grandit, se nourrissant des ombres absorbées, des failles acceptées, des horizons perdus et reconquis ? Le pouvoir qui ne cherche pas à exercer d’influence sur son environnement, mais qui rayonne. Le pouvoir qui nous surprend, nous effraie parfois, auquel nous allons devoir nous habituer au fur et à mesure que nous poursuivons un travail de développement personnel. C’est beaucoup plus intéressant que la simple résilience, mais cela pose la question brûlante : le pouvoir de faire quoi? De quel territoire, imaginaire ou réel, sommes-nous les rois et les reines? Si nous avions le pouvoir de changer les choses, dans quel pays souhaiterions-nous vivre? Et quelle serait notre contribution?

Nous avons évoqué la question des ressources avec mes étudiants lors d’un webinar sauvé de la catastrophe, improbable et chaleureux. Le thème était : « comment identifier nos ressources face à un challenge un peu musclé ? » Comment mobiliser notre entourage, nos valeurs, nos talents, notre expérience et tout ce que l’univers propose, pour atteindre nos objectifs ? Une variante : « quand avez-vous surmonté un tel obstacle, et de quelle manière ? » Quel personnage, réel ou imaginaire, vous a inspirés ?

La seconde question est celle du caractère « propre » de ce pouvoir. L’exploration des enjeux. Que désirons-nous réellement, et pourquoi ? Que se passera-t-il si nous atteignons notre objectif ? Et si nous ne l’atteignons pas ? Quelles sont nos responsabilités ? De quelles attentes avons-nous le droit de nous libérer, pour ne retenir que ce qui nous concerne vraiment ?

On aurait pu faire plus imagé, demander : « si vous deviez plonger du grand plongeoir, de quoi souhaiteriez-vous vous alléger ? »   Ou : « que faites-vous pour vous empêcher d’être grands » ?

Mais je préfère la formule initiale, explosive dans sa simplicité : « qu’est-ce qui vous donne du pouvoir » ?

Et pour terminer, deux petits exercices pratiques : le premier évoqué ici même, il y a un an, à la fin du dernier article consacré à Nicole de Chancey : exercice pratique (lien)

Et le second, ici  (lien) sur l’estime de soi.

Profitez de l’été pour faire des expériences.

Un problème bien dessiné est déjà à moitié résolu


Avez-vous parfois l’impression d’être débordé par les événements? De bouillonner d’idées, d’envies, de projets, sans savoir par où commencer?

L’un des pères de la psychologie du bonheur, Mihaly Cszickszentmihaly, explique dans « Vivre » que le simple fait d’établir de l’ordre dans son esprit compte parmi les plus importants facteurs de bien-être. Construire une représentation structurée des événements, c’est la première étape pour ne plus les subir. Les amateurs de mind mapping, ou cartes mentales,  ont fait l’expérience de l’apaisement que procure l’action de « dessiner son problème ».  L’effet sur l’esprit est comparable à la vision d’un tourbillon de feuilles mortes soulevées par le vent, qui composent en retombant au sol un motif structuré. Les idées, les émotions mêlées qui dansaient il y a encore un instant devant nos yeux trouvent chacune leur place, et nous éprouvons un sentiment de pouvoir sur notre vie du simple fait de les contempler, ainsi ordonnées.

Comme pour beaucoup d’activités manuelles (bricolage, cuisine, …) les neurologues expliquent que ce sentiment d’apaisement et de sérénité vient de la coordination entre le cerveau et la main, qui s’établit à travers les nerfs dans le geste de dessiner. C’est vrai, mais cela ne dit pas tout.

Explorer les enjeux, mettre à la bonne place les valeurs, les objectifs et les options, poser des ressources en face des obstacles et leur donner du poids procure un sentiment d’équilibre et de clarté. En coaching, j’utilise beaucoup cette technique comme support d’un dialogue fécond, où le client s’aperçoit souvent qu’il a bien plus de prise sur la situation qu’il ne le pensait au départ.

Mais comment s’y prendre? On commence par tracer des branches autour d’un centre rayonnant, dans lequel on aura préalablement tracé un symbole ou quelques mots résumant le problème à résoudre, puis on développe, branche par branche, en affinant les détails.  Il est important de bien suivre la méthode inventée par Tony Buzan, surtout au début. En revanche, il n’st pas nécessaire de savoir dessiner : c’est à la portée de tous.

Je donne ici un aperçu d’une carte mentale réalisée suite à un entretien avec un ami qui voulait se lancer dans la peinture et ressentait le besoin d’approfondir sa motivation (la version complète et la méthode peuvent être téléchargées depuis Slideshare, Slideshare mind mapping : http://fr.slideshare.net/RobertdeQuelen1/leadership-visuel-et-mind-mapping)

Mais le plus amusant bien sûr c’est de passer à l’action!

le projet du peintre