En route pour les Philippines, le pays du peintre Juan Luna et du cinéaste Brilante Mendoza. C’est dans ce pays que j’ai pour la première fois fait l’expérience du regard qui se décentre, en apprenant à voir le monde selon la grille de lecture d’un autre peuple. Auparavant, il y avait eu l’Allemagne, et Singapour, mais la passion intellectuelle ne remplace pas l’empathie.
Les philippins sont à juste titre fiers d’avoir inventé en 1986 la première révolution sans effusion de sang, le People Power qui renversa le dictateur Marcos en 1986.
Alors que nous entrons dans l’âge de l’empathie, il me sembe que ce peuple a quelques points d’avance. Plus les rapports entre les pays, les cultures et les individus seront placés sous le signe d’une compétition exacerbée, plus il sera nécessaire de comprendre l’autre sur une base intuitive et non intellectuelle ou transactionnelle. (Vous savez, avec cette chose palpitante et rouge qui s’appelle le coeur).
Se mettre à la place de l’autre un instant, voir avec ses yeux, entendre avec ses oreilles avant d’en revenir à sa propre carte du monde : quand la simple gentillesse ne passe plus pour de la naiveté, mais pour un stade avancé de l’évolution humaine.
Il faudrait parler de leur modernité métisse traduite approximativement par le concept de « Mashable Manila« , de la musique et des Black Eyed Peas, (*) en attendant le Basquiat de l’Asie, car il viendra d’ici, c’est sûr et certain.
Pour l’humour, en tout cas, et tout particulièrement sous la forme douce-amère, infiniment cocasse et généreuse de l’autodérision, ils méritent la palme, la couronne et, allez, même l’écharpe.
((*) l’un des chanteurs de ce groupe est d’origine philippine et chante en Tagalog sur certains titres.
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