Chercher ce qui tient
Et si rien ne tient,
Chercher ce qui nourrit.
Avec humilité, chercher les mots.
Et si les mots ne viennent,
S’emplir du ciel, de la mer, du ressac
Par le corps-fenêtre absorber la lumière
Se laver
Respirer, grandir. Se refaire.
La plage est à moitié vide
Beaucoup n’ont pu venir
Il y a quelques enfants, des retraités,
Des parents fatigués.
Un peu plus tard la lumière se fait caressante,
Une voile de kyte s’élève au-dessus de la mer,
Vert fluo, couleur de l’audace
Tranchant sur la banalité des vagues elle se maintient
Juste à la bonne hauteur pour capter le soleil
Il y a les jeunes avec leur besoin de sport
Par eux la vie rejaillit
Plus tard ils boivent des bières,
Les voici maîtres de la plage.
On leur donnerait ce monde à refaire
On aurait tort
Ce serait les embarrasser
On n’entend pas encore de musique
Juste avant de partir un dernier balayage
Où sont les amoureux ?
Penser à l’enfant qui va naître
Lui garder ces merveilles,
La dune odorante et les sternes.
Ce sera son Royaume. Il aura des yeux neufs,
Pour lui l’océan sera le bord du monde,
Les vagues des forces terrifiantes,
Leur éclaboussure un appel.