Archives de Tag: Commando

Un nom de commando (3/3)


Oser : la route appelle l’audace. Courir avec vous, tenir ce journal de l’été, dédicace et complicité.

Pari en voie d’être gagné. Les Réalisations Probantes s’accumulent comme autant d’armes cachées sous les rochers, pouvoirs secrets à conquérir, talismans. Cette maison même invite à rêver plus grand, plus fort. Sur la bande-son, dans l’Ipod, Nina Simone chante : « I did it my way ».

 

I did it my way

 

commando Proust (2/3)


Courir!

Au bord de la départementale, un panneau signale : « Nauvay, 5 kilomètres ». Ces cinq kilomètres, je les ai courus par une chaleur infernale, il y a dix jours, et rien ne m’ôtera la fierté de l’avoir fait. L’ami qui m’entraînait s’était enduit d’une crème solaire à la puissante odeur de cacao qui se mêlait à celle de l’asphalte à demi fondu ainsi qu’aux effluves de la campagne. L’ami, plus entraîné que moi, décrivait des boucles en avant, en arrière, parcourant deux fois plus de distance que moi qui le suivais ou le précédais, rattrapé à chacun de ses passages par les lourdes senteurs du cacao. J’ai piqué un fou rire, au beau milieu de la route, sans cesser de courir. Au retour, l’orage nous a cueillis juste à l’entrée du parc.

Plus tard, je pourrai revenir puiser dans la force de ce souvenir. La distance est malingre en comparaison du Paris-Versailles, mais en courant, je voyageais aussi dans le temps. Un monde englouti qui remonte à la surface, le petit moulin, nos vélos, les espèces de fleurs et de papillons disparus, la brutale énergie de l’enfance. Proust est passé par ici, il repassera par là.

A quoi bon passer après lui ?

Son ombre immense, et toutes ces histoires de marquises, la grand’mère sortant d’une tasse de thé, le génie de la lampe. Si familières et si lointaines. Pauvre Sarthe, écrasée par Combray. La Sarthe avec son patois refoulé, son accent gommé, ses expressions délicieusement imagées qui ne passent pas à la télévision. Comment parler aujourd’hui de ce monde ? Une province entière de ma vie, le continent caché de l’écriture, du désir d’écrire. Guerre aux boulets pesants, guerre aux doutes. Monday After, un nom de commando. Chaque mot posé vaut des kilomètres.

Un nom de commando (1/3)


Pensées Avarapiennes : persévérer pour réussir. Le travail manuel comme préparation, remise en forme : entretenir la motivation, relever un défi, pour le jeu, pour le sport.

Gratter, poncer, rêver à la couleur future, préparer la rentrée en canalisant toute cette énergie qui ne cesse d’affluer depuis quelques mois.

S’acharner à entretenir une vieille maison comme celle-ci, c’est mener un combat perdu d’avance contre le temps.  Rien à gagner si ce n’est de pouvoir se dire, comme un coureur : je l’ai fait.

Les sportifs et les coachs savent trouver la motivation dans la pratique régulière d’un effort qui finit, comme pour l’écriture, par devenir un plaisir attendu, recherché. La Discipline est alors joyeuse. L’intensité des sensations, même dans la douleur, justifie de courir encore un kilomètre, un de plus, et puis encore un autre. Courir, c’est aussi méditer. Je ne pense pas : je suis. Plus d’appréhensions, plus de doutes. Le temps s’ouvre sur un vaste éventail de possibilités : bonjour souplesse !

(jeudi 28)