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La ville-corail


La ville-corail se régénère et nous accueille,
Sur le récif croissant de notre histoire,
Augmentée de nos rêves.
Son opéra diffuse les amours symbiotiques de Polype et de Zooxanthelle.
Le Sauvage y prospère dans les friches, les interstices, les voies abandonnées, en lisière des parcs.
On y voit parfois des animaux relocalisés,
De ceux qui font de tout espace un territoire, et du silence une opportunité.
Renards trottant de nuit, faucons planant entre les tours de Notre-Dame, rats, punaises, et ces chers moustiques porteurs de maladies nouvelles, dangereusement exotiques.
L’Humain, qui s’y croit seul, s’extasie lorsqu’il les rencontre, ou réclame à hauts cris qu’on les anéantisse avec la rage d’un propriétaire découvrant, au matin, des inconnus dans son salon.
D’autres, plus sages, pensent à déposer une coupelle remplie d’eau sur leur balcon, les jours de canicule, avec la tendresse attentive qu’on a pour ses parents âgés. Les mésanges assoiffées viennent y boire sans crainte.

Ainsi se nouent, se renouent, des liens défaits par la défiance et la cruauté.

Mésanges, martinets, verdiers, chardonnererts: le chant choral qui s’élève alors de toutes parts, au-dessus des toits, dans l’air frais du matin, nous remplit de gratitude.Nous levons la tête pour contempler le ballet des hirondelles,
Et nous nous rappelons avec joie que nous sommes cette partie de la ville qui s’est mise un jour à aimer.

Réveil dans les bois


Je partage ici un texte de Mathis leCorbot qui résonne parfaitement avec le livre de Peter Wohlleben sur La vie secrète des animaux.

reveil-dans-les-bois/Réveil dans les bois

C’est une chose que j’admire et dont j’aimerais être capable : pouvoir identifier les oiseaux et nommer leur chant, car c’est la première marque de reconnaissance et de respect, la plus nécessaire aussi. On ne protège bien que ce qu’on sait nommer.

Bonne lecture et bel été.

le petit monde de Buencarmino


Voilà l’été chantent (ou plutôt braillent) les Négresses vertes, à pleins poumons. Ce sera bientôt le moment de retrouver les petites routes de la Sarthe et les marais de l’île de Ré, avant d’aller respirer la poussière des Philippines entre deux cyclones, ou l’odeur de la pluie sur le mont Banahaw.

L’été, c’est un désir de liberté qui monte, une envie de poser le nez dans l’herbe et d’écouter coasser les grenouilles au bord des mares. Le monde ne cesse pas de tourner, mais d’autres voix se font entendre. A travers les personnages rencontrés au fil des ballades, et qui font de trop brèves apparitions dans ce blog, une autre sagesse pointe. Bonjour à vous, l’âne du Poitou, inventeur du slow fun gentiment moqueur et sage comme une tranche de vieux bouddha (l’âne et la mouette), lointain cousin de l’âne du mullah Nasruddin; la mouette voyageuse qui n’aime rien tant que les cantates de Bach remixées (Lady Goldberg et les variations Gaga), les renards et les hérons sarthois, grands mangeurs de grenouilles des douves, les canards de Séville et les araignées de Louise Bourgeois, les bigorneaux rétais, les tigres du Bengale et autres baleines à dormir debout. Tout un bestiaire, et j’en oublie. le colibri, qui fait sa part! Et le chat du rabbin! Comment, vous n’avez pas encore vu le chat du rabbin? Se priver ainsi de 80 minutes de pur bonheur, il n’y a que des humains pour être capables d’une telle cruauté!

La Fontaine, les grenouilles et les deux égéries


Légendes sarthoises.

Au bord de la douve, un héron cendré se rejoue La Fontaine en cherchant des grenouilles. Dès la nuit tombée, lapins, renards, blaireaux, chouettes et chevreuils prennent possession des lieux. Nous les suivons, fascinés, de fenêtre en fenêtre, toutes lumières éteintes, écoutant le chant des grillons, la respiration des animaux dans la prairie, en attendant de voir se lever les premières étoiles.

Se souvenir du regard de l’enfant qui voit sa première étoile filante

Les grenouille sisters nous font leur concert pour fêter l’ouverture de l’été. Je danse avec mes deux égéries qui m’entraînent, de la terre aux étoiles and back. Je pense à vous.

(Dimanche 31)